Chronique de Mumia Abu-Jamal sur l’affaire Debo Adegbile


« Les Tyrans de Babylone »
ou l’histoire de ceux qui ont empêché Debo Adegbile d’être nommé Directeur des Droits Civiques du Ministère de la Justice des Etats-Unis.

« Le candidat au poste de responsable des Droits Civiques auprès du ministre de la justice (Eric Holder) a été évincé. C’est le triomphe de la peur et du mensonge sur la vérité et la raison. Debo Adegbile est de toute évidence un juriste compétent et intelligent, candidat exemplaire pour ce poste prestigieux. Les tyrans de Broad Street, connus aussi sous le nom de FOP (*), ont un double objectif : celui de faire barrage à la réalité des faits par une tentative désespérée de me nuire plus encore et celui de salir la réputation d’un homme qu’ils ne connaissent pas et qu’ils ne souhaitent pas connaître. Ce faisant, ils ont bafoué leur propre Constitution, le texte auquel ils ont prêté serment et juré d’obéir. Cruelle ironie du sort : l’homme nominé à cette haute fonction de justice voit ainsi ses droits constitutionnels bafoués ainsi que le droit de tout citoyen à présenter sa propre défense, et ceci simplement parce qu’il a fait ce que la Constitution impose à un avocat : assurer la défense de ses clients. Pour cette raison des hommes vils l’ont sali.

Comment appelez-vous un pays où la police fait la loi, décide de qui sera juge, procureur ou fonctionnaire d’Etat ? C’est ce que l’on appelle un Etat policier car les politiciens véreux bafouent eux aussi la Constitution à laquelle ils ont juré d’obéir.

Feu Albert Sabo – le juge, mon juge, un homme si injuste qu’il devint la honte du barreau – a été membre du FOP toute sa vie durant. Les juges de la Cour Suprême de Pennsylvanie ont fièrement reconnu qu’ils avaient reçu de l’argent du FOP, ce qu’ils appellent des contributions de soutien à leurs campagnes. Avec cet argent, ils ont acheté un Congrès de millionnaires pour défendre la richesse de 1% de la population. Ils ont vendu ce qui leur restait d’âme aux plus offrants. C’est ainsi que vous obtenez ce pour quoi vous avez payé.

Il faut se passer de ces intermédiaires en offrant un billet de dix dollars, pas plus, à chaque membre du Congrès car ils sont tous à vendre.

Depuis l’Etat-Prison, c’est Mumia Abu-Jamal qui vous parle ».

(*) Syndicat d’extrême droite des policiers.

Chronique enregistrée par téléphone le 6 mars 2014 par Noëlle Hanrahan, directrice de Prison Radio (radio associative américaine qui défend les droits des prisonniers et leur donne la parole)

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Chronique traduite par le Collectif français

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