Une délégation française (*) s’est rendue très récemment aux Etats-Unis pour rencontrer Mumia et participer à la dernière étape de la marche organisée par ses soutiens depuis Philadelphie jusqu’à la prison de Frackville (166 kms en 12 étapes) où il est encore incarcéré après 44 ans de détention…
Cette mobilisation exceptionnelle avait pour objectifs d’exiger des autorités de Pennsylvanie d’en finir avec les négligences médicales et les mauvais traitements infligés aux prisonniers âgés à l’exemple de Mumia, privé de soins indipensables pour le rétablissement complet de sa vue. Cette marche a incontestablement dynamisé et renforcé le combat pour la libération de Mumia … D’
Faut-il voir une relation de cause à effet entre cette mobilisation et l’adoption quelques jours après par la chambre des représentants de Pennsylvanie (l’équivalent de notre assemblée nationale) d’un projet de loi qui devrait faciliter la libération conditionnelle des prisonniers malades pour raison humanitaire. Son promoteur démocrate, Rick Krajewski, a déclaré à ce propos : » Trop de Pennsylvaniens âgés meurent en prison. Trop d’entre eux luttent contre un cancer ou d’une autre maladie grave et ne reçoivent que des soins limités. Je suis fier que nous ayons trouvé aujourd’hui du soutien compationnel des deux côtés de l’échiquier politique, notamment de 12 républicains qui ont choisi de suivre leur conscience et de se joindre à nous « .
(*) Jacky Hortaut (co-animateur du Collectif Libérons Mumia) et Pierre Barbancey (grand reporter au journal l’Humanité)
Intervention de Jacky Hortaut devant la prison SCI MAHANOY
Quelques photos de la marche pour Mumia
La visite à Mumia n’a pas échappé à l’émotion réciproque que produit ce genre de rencontre.
Mumia va mieux et adresse ses remerciements habituels au Collectif français et à ses soutiens engagés depuis si longtemps à ses côtés. Il ajoute cette fois que » l’étincelle » est venue de France pour allumer le feu de la riposte face à l’absence de soins qui le conduisait droit au risque de cécité. Désormais, il a des rendez-vous médicaux trois fois par semaine mais les traitements sont limités. Heureux de pouvoir à nouveau lire et écrire, même d’un seul oeil, il nous informe avoir repris ses études universitaires autour des oeuvres de Frantz Fanon. La discussion s’est ensuite poursuivie deux heures durant, notamment sur la politique dévastatrice de Trump aux Etats-Unis et ses clones à l’échelle planétaire qui ont fait de la chasse aux migrants leur fond de commerce. Avant de se quitter, Mumia a toutefois tenu à saluer l’élection à New York d’un maire de gauche, la qualifiant de lueur d’espoir.
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