Infos Décembre 2014

IL Y A 33 ANS, MUMIA ABU-JAMAL ETAIT ARRÊTE PAR LA POLICE

Aux premières heures du 9 décembre 1981, Mumia Abu-Jamal, alors chauffeur de taxi, est grièvement blessé lors d’une fusillade dans le quartier sud de Philadelphie où il venait de déposer un client et arrêté pour le meurtre de l’officier Daniel Faulkner. Malgré ses dénégations et une enquête inéquitable (expertises balistiques inexistantes, balles non identifiables, absence de relevé d’empreintes, zone non sécurisée), malgré les témoins subornés, menacés, écartés ou intimidés, malgré les rapports de police contradictoires, malgré les procédures d’appel et les violations de ses droits, Mumia Abu-Jamal est condamné sous la pression d’un juge recordman des condamnations à mort. Mumia est condamné à mort le 3 juillet 1982. Trente ans de mobilisation internationale seront nécessaires pour empêcher son exécution et le sortir enfin de l’enfer du couloir de la mort. Depuis 2011 sa condamnation a été commuée en prison à vie. Le combat pour sa libération continue …

ETATS-UNIS : POLICE ET JUSTICE RACISTES !

Les assassinats racistes à répétition de jeunes noirs par la police soulèvent la colère grandissante de la population et la mobilisation sur tout le territoire des Etats-Unis. A ce propos, nous vous invitons à lire la prise de position du MRAP (cliquez ici) et l’article paru dans le journal l’Humanité sous la plume de Michel Muller (cliquez ici)

 INITIATIVES & INFORMATIONS DIVERSES

>   Le journal Midi Libre dresse chaque lundi un portrait de celles et de ceux qui n’ont cessé depuis des années de se mobiliser pour une cause. Elles et ils sont devenus des personnalités locales tant leur engagement dans la lutte est inépuisable. Cette semaine, c’est le portrait de la militante Gisèle Coutaud, présidente de l’association « Femmes solidaires » de Bagnols sur Cèze (Gard), qui est à la une du journal sous ce titre évocateur  » l’amie à perpétuité d’Abu-Jamal  » …  Lire l’article.

>   Café-Littéraire à Sète (Hérault) le lundi 15 décembre animé par Tino Di Martino autour du rapport annuel d’Amnesty International sur la peine de mort dans le monde et du livre de Damien Echols  » la vie après la mort « , jeune blanc américain témoignant de ses 18 ans passés dans le couloir de la mort. Florence Bellivier, présidente de la Coalition Mondiale contre la peine de mort et Jacky Hortaut, co-animateur du Collectif français «  Libérons Mumia « , participeront à cette rencontre … Pour en savoir plus, lire l’affiche.

>   Le Collectif Tourangeau (Indre et Loire) de soutien à Mumia a choisi son nouveau et jeune animateur. Jonathan Lère, créateur du site internet national  » Libérons Mumia « , succède à Dominique Maugars. L’histoire du combat pour Mumia retiendra que c’est à Tours en 1993 que le premier collectif français de soutien au journaliste noir américain fut créé.

 FORUM MONDIAL DES DROITS DE L’HOMME

Après le Brésil qui avait accueilli la première édition en 2013, c’est au Maroc (Marrakech) que s’est déroulée la seconde fin novembre. Claude Guillaumaud-Pujol et Jacky Hortaut, représentant le collectif français  » Libérons Mumia  » ont participé à ce Forum. Les débats consacrés à l’abolition de la peine de mort lors du Forum ont mis en avant la situation du pays hôte sur le front du combat abolitionniste international. Le roi du Maroc, Mohammed VI, a lancé la discussion dès la soirée d’ouverture en déclarant « se féliciter du débat autour de la peine de mort mené à l’initiative de la société civile et de nombreux parlementaires et juristes permettant la maturation et l’approfondissement de cette problématique » dans un message lu par son ministre de la Justice et des Libertés. Les abolitionnistes participant au Forum l’ont pris au mot, alors que le pays continue à prononcer des condamnations à mort et refuse pour l’instant de soutenir une résolution pour un moratoire mondial en préparation à l’Assemblée générale de l’ONU alors que personne n’a été exécuté au Maroc depuis 1993. « C’est la première fois depuis 1999 que le roi parle de peine de mort », a souligné l’avocat Abderrahim Jamai, coordinateur de la Coalition marocaine contre la peine de mort. Kadhija Rouissi, députée et membre du Réseau parlementaire marocain contre la peine de mort, s’est dite partagée entre « le désespoir face à la cinquième abstention du Maroc sur le moratoire et l’espoir à l’écoute du message royal qui manifeste clairement et pour la première fois de l’intérêt pour le débat des militants, des juristes et des parlementaires sur l’abolition de la peine de mort ». Alors que le Réseau parlementaire marocain, qui ressemble 240 élus de différentes sensibilités politiques, a déposé une proposition de loi pour l’abolition, la députée Rouissi a déclaré :  » L’État de droit ne peut exister sans abolition pure et simple « . Florence Bellivier, présidente de la Coalition mondiale, soutient cette position : « Il nous faut faire vite et ne pas nous contenter de discuter des mérites et des défauts de la peine de mort. Il ne faut pas nous contenter des moratoires comme celui qui prévaut par exemple au Maroc, car les moratoires sauvent certes des vies, mais ils sont fragiles comme la vie elle-même », a-t-elle déclaré. « C’est pourquoi les abolitionnistes et moi-même appelons à l’abolition totale, irréversible et universelle de ce châtiment capital », a-t-elle conclu son intervention lors de la cérémonie d’ouverture.

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