Infos Mumia

9 décembre 1981 – 9 décembre 2015
Il y a très exactement 34 ans, Mumia, grièvement blessé, était arrêté par la police aux premières heures de la matinée !

RENCONTRE AVEC MUMIA ABU-JAMAL – 12 NOVEMBRE 2015

Comme vous le savez, une délégation française (*) s’est rendue aux Etats-Unis du 9 au 15 novembre. Rythmé par de nombreuses rencontres, ce séjour avait en point d’orgue une visite à Mumia. Un moment toujours empreint d’émotions fortes et plus encore cette fois en raison de l’état de santé et des images que avions en tête d’un homme malade, amaigri et se déplaçant en fauteuil roulant. Entrant dans la salle commune de visite, notre premier regard se porta sur un prisonnier venant à notre rencontre sourire aux lèvres et bras ouverts. C’était bien Mumia ! Séquelle de la maladie, sans dreadlocks et la tête couverte d’un bonnet.

Après les embrassades, nous nous asseyons autour d’une table, la discussion s’engage rapidement, notamment sur sa santé. Mumia se veut rassurant ennous déclarant qu’il va mieux, qu’il a repris un peu de poids et que les soins qui lui sont prodigués depuis son séjour à l’hôpital produisent des effets bénéfiques (eczéma et démangeaisons en régression, taux de diabète stabilisé, tension très surveillée). Son avocat nous avait prévenus, Mumia ne se plaint jamais mais son état reste fragile et sa vie, sans traitement, est toujours en danger.

Mumia nous décrit avec humour ses conditions de détention à l’infirmerie de la prison comme un espace de vie confortable avec pour « luxe » une douche personnelle et un traitement régulier d’exposition sous lampe solaire pour regagner un peu de vitamines. Il tient à nous relater la gentillesse du personnel médical de l’hôpital qui l’a accueilli et soigné en mai dernier (il était alors au plus mal). Seule ombre à cette ambiance humaine, il était, pieds et mains attachées aux quatre coins de son lit, et plusieurs policiers stationnaient jour et nuit derrière la porte de sa chambre. Il éclate de rire en nous contant cet encadrement ridicule au chevet d’un homme malade. Il en profite pour nous dire sa gratitude envers ceux qui l’ont soutenu durant cette période difficile.

Ensuite s’engage un débat, trois heures durant, entre les deux journalistes (Patrick et Mumia), la seule pause sera la traditionnelle photo souvenir (ci-dessus). Sont évoqués notamment : la situation des autres prisonniers atteints, comme lui, du virus de l’hépatite C, la mobilisation militante et le combat judiciaire pour obtenir le traitement permettant d’éradiquer la maladie, l’incarcération de masse aux Etats-Unis, un large tour d’horizon des problèmes du monde et des souffrances imposées aux peuples à l’exemple insupportable de ce que vit le peuple palestinien. Autant de sujets inépuisables dans la bouche de Mumia.

Il nous informe s’être remis à l’écriture de son prochain livre consacré à l’impérialisme américain.

Moment toujours émotionnellement dur, cette rencontre chaleureuse et passionnante prend fin. Nous quittons la prison avec un sentiment de responsabilité et solidarité renforcé envers cet homme courageux, toujours débout et vaillant dans son combat contre la maladie et pour sa libération.

Pour les autres moments forts de notre séjour, nous vous invitons à relire ce que Patrick Le Hyaric écrivait dès son retour dans l’Humanité : http://ymlp.com/zJzYZx

Autant de rencontres inoubliables avec les militants américains qui donnent à leur pays un visage inhabituel de solidarité et de fraternité humaine.

En marge des réunions militantes et des rendez-vous médiatiques, la délégation française a rencontré le représentant du Consul de France à Philadelphie pour le sensibiliser à la gravité de l’état de santé de Mumia et des prisonniers en Pennsylvanie. Sollicité par Patrick Le Hyaric, le Gouverneur de Pennsylvanie s’est excusé de ne pouvoir recevoir la délégation en raison de son indisponibilité. C’est la première fois que le plus haut dirigeant de Pennsylvanie prend le soin de répondre à ce type de sollicitation. Les 30.000 cartes-pétitions signées par des français à son attention en sont sans doute la raison.

(*) La délégation française :
Patrick LE HYARIC, député au Parlement européen / Directeur de l’Humanité
Marie RINGOT , assistante parlementaire de Patrick Le Hyaric
Claude GUILLAUMAUD, association Just Justice / co-animatrice du Collectif français Libérons Mumia
Jacky HORTAUT, confédération CGT / co-animateur du Collectif français Libérons Mumia

photo-FrackVille

De gauche à droite : Jacky HORTAUT, Patrick LE HYARIC, Claude GUILLAUMAUD

AUDIENCE DE LA JUSTICE FÉDÉRALE LE 18 DÉCEMBRE POUR EXAMINER LA DEMANDE DE TRAITEMENT IMMÉDIAT SUR INJONCTION DE LA DÉFENSE DE MUMIA

Le juge fédéral, Robert Mariani, en charge du recours présenté par la défense de Mumia a décidé de convoquer les parties en cause à une audition élargie et publique. A cette occasion, seront notamment entendus : Mumia en personne (par téléphone), les responsables de la prison et des médecins experts à la demande des avocats de Mumia. Le juge a également ordonné à l’administration pénitentiaire de produire tous les dossiers médicaux concernant les examens et les soins dont Mumia a bénéficié ces derniers mois.L’administration devra ainsi justifier publiquement pourquoi elle s’oppose au traitement urgent dont Mumia a besoin pour mettre sa vie hors de danger.

Une victoire juridique de Mumia serait aussi une victoire pour les 10.000 autres prisonniers de Pennsylvanie atteints du virus de l’hépatite C, certains d’entre eux ayant également déposé un recours collectif en justice.

A l’évidence, cette audience capitale n’aurait jamais été imaginable sans la mobilisation de la famille et des soutiens à Mumia, tant aux Etats-Unis qu’au plan international à l’exemple des 30.000 cartes-pétitions adressées par les soutiens français au Gouverneur de Pennsylvanie.

Les soutiens à Mumia de New-York et de Philadelphie appellent, le jour de l’audience (18 décembre), à un rassemblement devant le tribunal fédéral de Scranton.

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UN RASSEMBLEMENT SERA AUSSI ORGANISÉ À PARIS  LE JEUDI 17 DÉCEMBRE.
Le lieu et l’heure vous seront communiqués lors d’un prochain message
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