MUMIA infos septembre 2018

Une délégation du Collectif français LIBERONS MUMIA s’est rendue aux Etats-Unis du 29 août au 1er septembre

La délégation était présente le 30 août dans la salle du Tribunal de Philadelphie aux côtés des avocats de Mumia et de ses soutiens. Il y avait également une importante présence policière en civil et en tenue accompagnant Maureen Faulkner, la veuve du policier tué lors de la fusillade imputée à Mumia en 1981.

La procédure judiciaire en cours a pour objet la demande en révision du procès ayant abouti à la condamnation à mort de Mumia. Depuis de début de l’année 2018, plusieurs audiences ont déjà eu lieu sans apporter de réponse à cette question. Hélas, le juge Tucker en charge de l’affaire a décidé de reporter à nouveau les débats alors qu’il a déjà accordé un droit d’appel à la révision de leur procès à 7 prisonniers dont la situation est en tous points comparables à celle de Mumia. Rappelons que ce recours s’appuie sur une nouvelle jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis interdisant, sous peine de nullité de la sentence prononcée, l’implication d’un même magistrat dans les procédures ayant abouti à une condamnation à mort. Comme ce fut le cas pour Mumia Abu-Jamal et beaucoup d’autres condamnés en Pennsylvanie, victimes du procureur devenu juge (Ronald Castille) qui a revendiqué publiquement être partie prenante dans 45 cas de condamnations à mort ! Ces pratiques sont désormais illégales et devraient juridiquement conduire à la révision de nombreux procès.

Lors de l’audience du 30 août, les représentants du procureur ont une nouvelle fois déclaré que « malgré les recherches approfondies, la note signé de la main du magistrat Ronald Castille » concernant notamment le dossier Mumia « n’avait pas été retrouvée ». Troublant que cette note soit « disparue » alors qu’elle apporte, selon les avocats de Mumia, la preuve formelle de son implication dans la condamnation à mort de leur client. Des preuves versées au dossier, il en existe toutefois suffisamment pour qu’enfin soit fait droit à la révision de son procès, à l’exemple d’une autre missive signée de la main du même juge Castille, nouvelle pièce produite très récemment par le procureur lui-même.

Au terme des échanges, le juge Tucker a fixé au 29 octobre la prochaine audience publique, laissant ce nouveau délai au Procureur pour poursuivre ses investigations de recherche de la note « disparue ».

La mobilisation est donc toujours de mise comme l’ont clamé le 30 août les soutiens à Mumia manifestant devant le Palais de justice de Philadelphie !

Rencontres avec Debbie Africa et Ramona Africa

Durant son séjour, la délégation française a rencontré Debbie Africa, prisonnière de MOVE récemment libérée après 40 ans d’incarcération. Un moment très intense de joie en présence de son fils (né en prison), sa belle-fille et ses petits-enfants. Assignée à résidence avec un bracelet électronique, Debbie se reconstruit en famille. Son plus lourd fardeau : celui d’avoir quitté Janine et Janet qui n’ont pas bénéficié comme elle d’une libération conditionnelle alors que les recommandations de l’administration pénitentiaire et du procureur étaient également favorables à leur libération.

Michael-Jr Africa, Debbie Africa, Jonathan Lère et Jacky Hortaut

La délégation a également rendu visite à Ramona Africa, porte-parole de MOVE, hospitalisée quelques jours à l’hôpital pour le traitement d’un cancer … et contrainte de le quitter car son assurance ne veut plus payer les frais médicaux ! C’est aussi cela les Etats-Unis pour qui n’a pas les moyens financiers de se soigner.

La campagne de solidarité internationale en sa faveur, à laquelle le Collectif LIBERONS MUMIA a déjà contribué, est toujours de mise : https://bit.ly/2wnRxh0 (site de collecte sécurisée)

Campagne pour la libération des prisonniers de MOVE

La libération récente de Debbie AFRICA ne saurait laisser dans l’oubli les autres prisonniers de MOVE. Commandez la CARTE-PETITION éditée spécialement à 5.000 exemplaires pour cette campagne. Cette carte sera disponible sur le stand Mumia à la Fête de l’Humanité.

Fête de l’Humanité les 15 et 16 septembre au Parc de La Courneuve (93)

Depuis de nombreuses années, le Collectif LIBERONS MUMIA vous donne rendez-vous à cette fête populaire. Son stand est situé dans l’espace VILLAGE DU MONDE (avenue Che Guevara). Il sera ouvert au public le samedi 15 septembre (10h-19h) et le dimanche 16 septembre (10h-19h). Venez nous rendre visite pour vous informer et participer à la campagne de solidarité : collecte de signatures exigeant la libération de Mumia, vente d’enveloppes à l’effigie de Mumia, de livres, CD, DVD, tee-shirts et autres objets au profit de sa défense. A cette occasion, deux nouveaux livres parus aux Editions Le Temps des Cerises et traduits par notre amie Claude Guillaumaud-Pujol seront en vente :

Des bons de commande pour ces deux livres seront à votre disposition dans quelques jours. La Fête de l’Humanité, c’est aussi l’occasion de rendre visite à nos amis de l’association « Ensemble contre la peine de mort« , lesquels disposeront d’un stand à nos côtés.

Pour en savoir plus sur le programme et les conditions d’accès à la fête

 Restrictions et violations des droits des prisonniers aux Etats-Unis

L’administration de plusieurs États a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre les droits des détenus : suppression des visites, des appels téléphoniques et du courrier, pas de sortie en cour, mise à l’isolement avec repas dans les cellules, douches restreintes … Le prétexte à cet arsenal répressif : 30 surveillants de huit prisons seraient tombés malades à la suite de contacts avec une drogue synthétique liquide déposée sur les courriers reçus par des prisonniers. Bizarre, bizarre, aucun détenu n’a été contaminé ! Ne serait-ce pas plutôt un prétexte des autorités de ces États pour endiguer le mouvement grandissant de protestation des prisonniers « en grève », dénonçant leurs conditions déplorables de vie en détention.

Le gouverneur de l’État de Pennsylvanie et son administration en profite pour annoncer un renforcement permanent de mesures punitives : surveillance accrue du courrier des prisonniers et de la relation avocat-client (au mépris du droit constitutionnel), visites restreintes, censure et limitation des livres à disposition des détenus.

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