Une délégation française a rencontré Mumia Abu-Jamal

Du 23 au 28 mars une délégation (1) du Collectif français « LIBERONS MUMIA » s’est rendue aux Etats-Unis pour soutenir le journaliste afro-américain Mumia Abu-Jamal dans son combat judiciaire visant la reconnaissance de son innocence.

Condamné à mort à la peine capitale en 1982 pour le meurtre d’un policier (ce qu’il a toujours nié), Mumia a échappé à deux mandats d’exécution durant les 30 ans qu’il a passé dans l’enfer du couloir de la mort de Pennsylvanie. En 2011, grâce à la mobilisation internationale, sa peine a été commuée en prison à vie mais sans possibilité de libération conditionnelle.
Après 36 ans d’emprisonnement, l’espoir d’un nouveau procès est aujourd’hui l’enjeu du recours de ses avocats qui font valoir une nouvelle jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis interdisant, sous peine de nullité de la sentence prononcée, l’implication d’un même magistrat dans les procédures ayant abouti à une condamnation à mort (2). Comme ce fut le cas pour Mumia Abu-Jamal et beaucoup d’autres condamnés en Pennsylvanie, victimes du procureur devenu juge (Ronald Castille) qui a revendiqué être partie prenante dans 45 condamnations à mort ! Si rien n’est jamais gagné d’avance devant la justice américaine, ces pratiques sont désormais illégales et devraient conduire à la révision de nombreux procès. En ce sens, le juge en charge de l’affaire Mumia a déjà accordé un droit d’appel à révision de leur procès à 7 condamnés.

Lors de son séjour, la délégation française a rencontré Mumia. Vous trouverez en cliquant ici son interview réalisée par téléphone après la visite car il n’est pas autorisé de pénétrer dans la prison avec un bloc-notes et un stylo.

La délégation a également participé à la rencontre de « mise en état » convoquée par le juge, en présence des représentants du Procureur de Philadelphie et de la défense de Mumia pour fixer les modalités de l’audience publique qui aura lieu le 30 avril. Le juge aura ensuite à prendre sa décision pour donner ou non à Mumia un droit d’appel à la contestation de sa condamnation à mort en 1982 et de toutes les procédures judiciaires. La mobilisation internationale ne saurait donc connaître de répit pour qu’enfin cet homme recouvre au plus vite la liberté dont il n’aurait jamais dû être privée.

Il en est de même pour nos amies de Move (Janine, Janet, Debbie) que nous avons aussi rencontrées dans leur prison de Cambridge Spring, prisonnières depuis bientôt 40 ans  (3).

(1) Claude Guillaumaud-Pujol (Just Justice), Jacky Hortaut (Cgt) et Patrick Kamenka du syndicat national des journalistes Cgt dont Mumia Abu-Jamal est membre d’honneur.

(2) Pour plus d’infos, consultez le site www.mumiabujamal.com 

(3) Pour plus d’information, consultez le site www.move-thestory.com

Le journal l’Humanité publiera de large extraits de ces informations dans son édition de demain, mercredi 11 avril. Prenez-en connaissance en cliquant sur ce lien 

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