Infos Février 2017

La défense de Mumia a saisi la justice pour outrage à magistrat

Face au refus de l’administration pénitentiaire de donner à Mumia les moyens de se soigner, comme le juge fédéral Mariani l’avait ordonné, les avocats de Mumia ont décidé de contre-attaquer en saisissant les tribunaux pour outrage à magistrat. De son côté l’Etat de Pennsylvanie a demandé au juge de surseoir à son injonction dans l’attente de son recours sur le fond contre la décision favorable à Mumia. Pour mémoire, cette décision du juge était motivée par le fait que la Constitution des Etats-Unis devait primer sur le coût des traitements. Autrement dit, le droit d’être soigné ne peut souffrir d’exception au prétexte d’arguties budgétaires qui privent Mumia et les 6.000 prisonniers de Pennsylvanie du traitement contre l’hépatite C dont ils sont atteints. A ce propos, l’exemple de l’Etat voisin de New-York où tous les malades ont enfin accès au traitement prouve qu’il suffit de s’en donner les moyens. La France n’est pas non plus un modèle du genre : en considération du coût prohibitif du médicament (40.000 euros), la Sécurité Sociale a pratiqué la sélection des ayants-droit à la prise en charge. Ce n’est que tout récemment, après avoir négocié un coût plus raisonnable (10.000 euros) avec le laboratoire américain détenant le brevet du médicament, que les pouvoirs publics et la Sécurité Sociale ont enfin décidé de soigner tous les malades souffrant de ce virus mortel. En Egypte et en Inde, le même médicament, fourni par le même laboratoire, est accessible pour quelques centaines d’euros. Dans ces deux pays, l’épidémie touchant des millions de personnes, gageons que le labo américain a fait ses comptes en termes de profits pour le vendre à ce prix. Aux Etats-Unis, son coût reste commercialisé aux environs de 70.000 euros ! De ce fait, au-delà des prisonniers, ce sont des centaines de milliers de malades qui ne bénéficient d’aucun traitement.

La Poste française refuse la réédition du timbre à l’effigie de Mumia

La diffusion de ce timbre a connu un réel succès : 60.000 exemplaires ont été vendus. Le stock étant épuisé, le Collectif Mumia a passé une commande pour sa réédition. A notre plus grand étonnement, la réponse a été négative. La Poste justifie ce refus par une modification de ses conditions générales de vente qui précisent désormais que « afin de préserver la neutralité de La Poste, celle-ci n’accepte plus de visuels qui fasse référence de manière directe ou indirecte à une condamnation ou procédure pénale en cours, en France ou à l’étranger ». Autre nouveauté: « le visuel ne doit pas inclure de message représentant une action revendicatrice militante. L’image de La Poste étant associée au timbre-poste, le visuel ne doit pas ainsi comporter sous quelle forme que ce soit (textes, photos, illustrations) de message politique explicite, péjoratif ou contestataire ». Tout un programme ! Certes à l’origine de la demande de fabrication du timbre Mumia, il a fallu discuter avec La Poste pour convaincre sa direction que la France et l’Europe étaient très engagées (citoyens et élus de toutes opinions, organisations de défense des droits humains et collectivités territoriales) aux côtés de ce journaliste américain condamné à mort, sentence qui n’a heureusement plus court sur notre vieux continent. Vous trouverez en cliquant ici la liste non exhaustive et actualisée des soutiens à Mumia que nous avons portée à la connaissance de La Poste. L’entreprise, encore propriété de l’Etat à 100%, n’aurait-elle plus aucun sentiment de service public au point même d’en écarter les droits humains ? Accessoirement, la vente de ce timbre a rapporté 35.000 euros à La Poste ! En ultime recours, le Collectif Mumia a décidé de saisir le médiateur de La Poste.

Informations diverses :

> vous trouverez en cliquant ici un tract d’information sur la situation de Mumia à reproduire ;

> une délégation française rendra visite Mumia fin avril (Mumia aura 63 ans le 24 avril) ;

> grâce aux nombreux donateurs qui ont répondu à nos appels, notre Collectif contribue régulièrement et substantiellement à la prise en charge financière des procédures judiciaires sans lesquelles Mumia ne pourrait se défendre à l’exemple du combat qu’il mène pour obtenir le droit de se soigner. Chaque donateur recevra prochainement une attestation en vue de sa déclaration fiscale ;

> le prochain rassemblement mensuel de soutien à Mumia aura lieu le MERCREDI 1er MARS (18h) à proximité de l’ambassade des Etats-Unis place de la Concorde à Paris (angle rue de Rivoli – jardin des Tuileries).

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