L’ETAT DE PENNSYLVANIE REFUSE TOUJOURS DE SOIGNER MUMIA !

L’ETAT DE PENNSYLVANIE REFUSE TOUJOURS DE SOIGNER MUMIA !

L’administration pénitentiaire a interjeté appel de la décision rendue le 3 janvier 2017 par la justice fédérale, laquelle lui faisait injonction – dans un délai maximum de 14 jours – de traiter l’hépatite C dont est atteint Mumia Abu-Jamal.
L’Etat de Pennsylvanie a donc attendu près de 10 jours avant de déposer ce recours au prétexte qu’il ne disposait pas du temps nécessaire pour se conformer à l’ordonnance du tribunal. Sans sourciller, l’Etat bafoue ainsi la justice et viole le droit constitutionnel.

Autrement dit, ce refus d’application de la chose jugée s’apparente à un véritable outrage à magistrat. Il est vrai, faut-il le rappeler, que cette administration avait déjà craché dans l’œil du juge en déposant de faux documents et des attestations médicales falsifiées pour tenter de tromper la justice sur l’état réel de santé de Mumia et les soins dont il était privé. Pour Mumia, ce refus est « une injure à la Cour » mais « il faut continuer à se battre pour les milliers de prisonniers qui croupissent dans les cachots de Pennsylvanie ».
Décidément, lorsqu’il s’agit de Mumia, à l’exemple du très long processus judiciaire qu’il a connu depuis sa condamnation à mort en 1982, rien n’arrête les autorités de Pennsylvanie, pas même le respect de leurs propres lois, pas plus que celles des Etats-Unis.

Cette situation est un nouveau défi que Mumia, sa défense et ses soutiens du monde entier relèveront par la mobilisation. Le Collectif français « LIBERONS MUMIA » continuera d’agir pour que Mumia et tous les prisonniers malades puissent se soigner. Comme chaque premier mercredi du mois, un rassemblement est organisé place de la Concorde à Paris à proximité de l’ambassade des Etats-Unis. Le prochain rendez-vous est fixé le MERCREDI 1er FEVRIER à 18 heures à l’angle de la rue de Rivoli et du Jardin des Tuileries (Métro Concorde).

 OBAMA A REFUSE LA CLEMENCE POUR LEONARD PELTIER

Quelques jours avant la fin de son mandat, le président Obama a refusé la clémence à Leonard Peltier, militant indigène emprisonné aujourd’hui très malade. Peltier est un ancien membre du Mouvement des Indiens d’Amérique (AIM) qui a été reconnu coupable du meurtre de deux agents du FBI lors d’une fusillade sur la Réserve indienne Pine Ridge du Dakota du Sud en 1975. Leonard Peltier a toujours revendiqué son innocence.

« Nous sommes profondément attristés par cette décision du président Obama », a déclaré Margaret Huang, directrice générale d’Amnesty International USA. « Malgré de sérieuses inquiétudes quant à l’équité des procédures judiciaires qui ont mené à son procès et à sa condamnation, Peltier a été emprisonné pendant plus de 40 ans. Il a toujours maintenu son innocence. Les familles des agents du FBI qui ont été tués lors de la confrontation de 1975 entre le FBI et les membres du Mouvement des Indiens d’Amérique (AIM) ont droit à la justice, mais la justice ne sera pas servie par l’emprisonnement à vie de Leonard Peltier ». Ce qui signifie sa mort en prison !

BILAN DE LA POLITIQUE CARCERALE DU PRESIDENT OBAMA

Depuis 40 ans, c’est la première fois que la population carcérale américaine – la plus importante au monde avec 2,5 millions de prisonniers – diminue (- 5%) alors qu’elle avait connu une progression constante chez tous les prédécesseurs d’Obama : + 78% sous Reagan, + 32% sous George Bush, + 56% sous Clinton, + 39% sous George W. Bush.

Durant ses deux mandats, Obama a également multiplié les commutations de peines. Il a ainsi réduit la peine de 1.715 prisonniers, soit plus que tous ses prédécesseurs réunis dans l’histoire des Etats-Unis. Seules les grâces, au nombre de 148, ont été moins nombreuses que sous les présidences précédentes.

Selon la Constitution des Etats-Unis, le président peut soit gracier un condamné, soit commuer sa peine, c’est-à-dire en raccourcir la durée sans effacer la sentence. La grâce présidentielle s’applique aux condamnations rendues par la justice fédérale et non par celles des Etats dont seuls les gouverneurs disposent de ce droit régalien. De ce fait, Obama n’avait donc pas le pouvoir de gracier Mumia, condamné par la justice de Pennsylvanie. Toutefois, on ne peut que regretter qu’en huit ans de mandat il n’ait pris aucune initiative politique ne serait-ce que pour faire respecter la Constitution des Etats-Unis qui a été bafouée tout au long des procédures par la justice de Pennsylvanie (juge raciste, témoins écartés, menacés, manipulés et subornés). Tout comme son silence quelques jours avant à la fin de son mandat face au refus de l’Etat de Pennsylvanie de soigner Mumia  conformément à la décision de la justice fédérale qui lui en avait fait injonction.

Certes Trump, désormais au pouvoir, ne pourra pas annuler les bonnes décisions de clémence prises par Obama, et c’est heureux, mais on est certain qu’il ne prendra pas celles qu’Obama a refusé de prendre à l’exemple de la libération de Leonard Peltier.

INFORMATIONS DIVERSES :

> à l’initiative du Collectif antiraciste et antifasciste d’Alsace, une projection du film documentaire de Marc Evans « Toute ma vie en prison » sur l’affaire Mumia Abu-Jamal aura lieu à Strasbourg le mercredi 25 janvier (20 heures) au CARDEK – 1 place des Orphelins.

> la Confédération Nationale du Travail (CNT), membre du Collectif français LIBERONS MUMIA, a publié une interview de Jacky Hortaut sur son site : http://www.cnt-f.org/video/videos/44-international/644-liberons-mumia

 > la prochaine Assemblée Générale de la Coalition Mondiale contre la peine de mort (rassemblant plus de 150 organisations dont le Collectif français LIBERONS MUMIA) se tiendra en juin prochain aux Etats-Unis ;

 

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